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La Coface, ou comment se développer malgré ses actionnaires

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Le Palais Brongniart à Paris (qui n'abrite plus la Bourse)

Le Palais Brongniart à Paris (qui n'abrite plus la Bourse)

Aller en Bourse, se retirer de la Bourse, y retourner… la Coface n’est pas la seule entreprise affectée par cette sorte d’incessant va-et-vient. Euronext (qui gère les Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne) et Elior (restauration collective) viennent de faire leur retour après une éclipse de quelques années.

L’ex-Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur sera de nouveau cotée à Paris le 27 juin. Elle était sortie en 2004, quatre années après son introduction. Son propriétaire, Natixis, lui-même filiale du groupe Banque populaire Caisses d’épargne (BPCE), souhaite mettre en Bourse environ 60 % du capital de l’assureur-crédit.

En fait, il redonne son indépendance à la Coface, car il n’a que faire de cette filiale dans son groupe.

Le drame de la Coface est que ses actionnaires semblent ne jamais s’en être véritablement préoccupés. Paradoxalement, cela aura peut-être été une chance.

Le troisième assureur crédit mondial a traversé les années tout en poursuivant son petit bonhomme de chemin. A son rythme. Totalement insensible aux changements d’actionnaires, nombreux, qu’il a connus.

Bringuebalée

Fondée après la seconde guerre mondiale, cette société « de place », comme l’on disait, car elle était au service de toutes les entreprises françaises qui se risquaient à l’exportation, a toujours géré en parallèle pour le compte de l’Etat les garanties qu’il donne sur certains contrats d’armement.

Privatisée en 1994, en tant que sous-filiale de l’UAP (compagnie d’assurances avalée depuis par Axa), elle est passée sous le contrôle des AGF, elles-mêmes rachetées, après leur propre privatisation, par l’assureur allemand Allianz.

Vous suivez toujours ? Car ce n’est pas fini… Introduite en Bourse en 2000, à la demande de la Commission européenne (je passe sur les raisons), elle est rachetée en 2002 par Natexis Banques Populaires, qui lance une OPA après avoir acquis le contrôle. Radiée de la cote en 2004, la Coface devient filiale en 2006 de Natixis, elle-même issue du mariage entre Natexis Banques Populaires et Ixis CIB.

Bringuebalée ainsi (et encore, j’ai sauté des épisodes), la Coface aurait pu dépérir comme une fille esseulée. Elle s’est en fait gentiment développée. Comme le marché mondial de l’assurance-crédit, toujours dominé par Euler Hermes.

En 2013, le chiffre d’affaires de l’assureur français a atteint 1,44 milliard d’euros, soit 55 % de plus en douze ans, et son bénéfice net 127 millions (+ 140 % en 12 ans). Pendant ce temps, les effectifs (4 400 salariés) n’ont progressé, eux, que de 18 %. C’est ce que les financiers appellent une croissance maîtrisée.

Pour continuer à avoir la paix malgré sa cotation en Bourse, la Coface promet de distribuer à ses actionnaires 60 % de son bénéfice sous forme de dividendes. Le prix de la tranquillité.














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